Apprenez en plus sur cette fonction méconnue mais essentielle à la démocratie locale
Dans l’univers foisonnant des villes québécoises, là où se croisent décisions administratives, services publics et attentes citoyennes, une figure essentielle demeure trop souvent dans l’ombre: l’ombudsman municipal. Invisible pour certains, mais incontournable pour la démocratie locale, l’ombudsman incarne une valeur rare et précieuse : l’équité! Ni juge, ni militant, il est une voix indépendante qui écoute, enquête et recommande. Sa mission? Garantir que l’administration municipale agisse avec justice, transparence et respect envers chaque citoyen.
Un rôle fondé sur l’équité, la légalité et la raisonnabilité
Comme le rappelait Jean-Claude Paquet dans L’ombudsman au Québec – Agir selon ce qui est légal, raisonnable, équitable, cette institution repose sur les principes fondamentaux d’indépendance, d’impartialité et d’accessibilité sans négliger l’importance accordée à la crédibilité et la confidentialité. Loin d’un simple mécanisme de traitement des plaintes, l’ombudsman prévient les injustices, améliore les services publics et contribue à restaurer la confiance — ce ciment fragile entre la population et ses institutions. Il agit en amont, avec impartialité, pour renforcer le lien entre gouvernés et gouvernants.
Une exigence de qualité démocratique reconnue à l’international
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le souligne encore cette année : la qualité de la gouvernance ne se limite pas à l’efficacité, elle se mesure aussi à la capacité des institutions publiques à écouter, reconnaître leurs erreurs et progresser.
C’est précisément ce que l’ombudsman incarne : un réflexe d’autocritique constructive qui transforme une simple administration en institution légitime, mature et respectée.
Cette approche fait écho aux Principes de Venise, une référence internationale en matière de gouvernance locale et de respect des droits fondamentaux. Selon ces principes, les pouvoirs locaux doivent garantir l’indépendance et l’efficacité des mécanismes de contrôle interne et de gestion des plaintes, tels que les bureaux d’ombudsman. Ils insistent sur la nécessité de mettre en place des mécanismes impartiaux, transparents et accessibles pour renforcer la confiance des citoyens dans leurs institutions.
Ces villes qui ont osé la transparence
Plusieurs grandes villes québécoises – Montréal, Québec, Laval, Gatineau, Sherbrooke, Longueuil et Saguenay – se sont dotées d’un bureau d’ombudsman. Ce choix témoigne d’un engagement fort envers la transparence et d’une véritable maturité démocratique.
Créer un bureau d’ombudsman, c’est accepter de se regarder dans le miroir, d’entendre la critique, de répondre avec rigueur, et de bâtir une relation durable et loyale avec les citoyens.
Une justice administrative pour tous les citoyens
Mais il faut aller plus loin. Pourquoi l’accès à cette voix d’équité et d’amélioration serait-il réservé à quelques villes? Pourquoi si peu de villes n’offrent-elles pas à leurs citoyens ce mécanisme indépendant de justice administrative?
Il est temps d’ouvrir ce dialogue. Le regroupement des Ombudsmans municipaux du Québec lance aujourd’hui un appel à initier une réflexion collective sur le cadre législatif encadrant la fonction d’ombudsman municipal. Il s’agit de revoir les fondations d’un accès plus équitable à ce service essentiel.
Un moteur de confiance et de démocratie vivante
Reconnaissons les ombudsmans pour ce qu’ils sont : des acteurs de confiance, des catalyseurs de changement et des gardiens de l’équité démocratique. Leur présence n’est pas un luxe, mais une nécessité pour bâtir des villes plus justes, plus responsables, et plus proches de leurs citoyens. L’ombudsman n’est pas un frein : il est un moteur. Un moteur de confiance, d’innovation et de démocratie vivante.
Pour souligner la Journée internationale des ombudsmans, posons collectivement cette ambition:
Que nos élus se mobilisent pour offrir aux citoyens cette instance indépendante qui offre un mécanisme alternatif de règlement des différends. Un service qui informe aide à trouver des solutions équitables et justes et qui s’assurent d’une bonne gouvernance.
C’est ainsi que nous renforcerons nos villes : en leur donnant le courage de se confronter à elles-mêmes, la lucidité d’évoluer, et l’intégrité d’agir, toujours au service du bien commun.
Le regroupement des ombudsmans municipaux du Québec
Maryline Caron, Ombudsman de Gatineau
Nadine Mailloux Ombudsman de Montréal
Anne-Laure Pelletier, Ombudsman de Québec
Nathalie Blais, Ombudsman de Laval
Alain Mekhael, Protecteur du citoyen de Longueuil
Michèle Émond, Ombudsman de Sherbrooke
Pierre Duchaine, Ombudsman de Saguenay